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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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18 juin 2020

Abstention

vesaas babel

Je vous dois un article. Je me permets de vous l'annoncer dès maintenant en partant bille en tête, mais c'est pas pour rien, promis.

Non, parce que, dans Le palais de glace, il y a un sacré truc à trouver quand même, une ambiance qu'on trouve assez rarement. Cest contemplatif, bien narré et le récit entier semble feindre sa construction autour de la relation étrange, tacite et hypnotique qu'entretiennent deux filles de dix ans mais prend un malin plaisir à s'en exonérer pour tendre vers le fantastique et n'y tremper que les orteils et revenir vers un jeu de lumières.
Oui, vous avez bien lu. Un jeu de lumières. Forcément, la lecture et les images portées par le textes seront propres à chacun, un peu comme dans La couleur tombée du ciel, de Lovecraft, même si on était, là, carrément dans la SF dont Tarjei Vesaas prend soin de ne pas explorer et où il n'entre pas. 
A moins que ce ne soit l'inverse, finalement: prétexter une construction du récit autour de fantastique pictural pour parler des fillettes, ou bien faire mine de promouvoir la lumière pour parler d'autre chose encore.

La première chose qui arrête, finalement (et c'est là que je reconnais ma dette envers vous, puisque je vous bassine avec un post dans lequel je ne mets pas grand chose), c'est la traduction publiée par Cambourakis et reprise par Babel. Qu'on me pardonne de ne pas aller plus loin, mais le contenu du texte semble trop qualitatif et porvu d'une texture trop inventive pour qu'on puisse le rendre en français par des phrases syntaxiquement foutraques, des tournures bricolées à coups de scotch et de rustines, de mots qui ne vont pas ensemble et d'anachronismes. Le palais de glace est un roman qui apparait poétique et fantastique, aux relents de viking et de Maupassant et, forcément, lui donner l'air d'une belle maison où les raccords de peinture sur la facade n'ont pas tous la même teinte ou la même nuance, c'est vraiment chiant.

Du coup, je mets mon véto sur cette traduction et, promis, je reviens vers vous dès que j'ai pu poursuivre ma lecture avec la traduction de Garnier-Flammarion, certes plus vieille mais, au moins, écrite en français correct. 

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