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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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10 septembre 2011

Par là bas

rouler_C'est précisément aujourd'hui que je m'en vais vous livrer une critique dans laquelle je vais prendre un malin plaisir à verser dans le contradictoire.

Rouler, c'est quoi ? Le texte qui répond à ce titre vient de paraitre, il y a moins de quinze jours et se trouve être une sorte de road novel inspiré de la littérature américaine, avec le personnage principal bien marqué et planté et tout un tas de personnages très tèrs secondaires qui fourmille autour de lui et passent brièvement dans l'intrigue sans pour autant la nourrir. Il ne s'agit en fait que de donner de la matière au personnage principal lui même qui à son tour oriente et articule tout le texte, le personnage principal existant donc par le second plan qui lui, n'apporte rien. On pourrait presque parler d'exercice de style, et on va même le faire. Allez hop !

Pourtant, il ne se passe pas grand chose. Ledit personnage principal a pris la route depuis la région parisienne pour le sud, sans feuille de route ni destination particulièrement arrêtée, et rencontre au cours de son périple (ici à travers le Massif Central, le Cantal, l'Ardèche) tout un tas de petits personnages, d'habitants du coin et reste un peu avec eux, très peu de temps, très furtivement.
Il faut aussi remarquer que c'est là très surprenant, on est chez Christian Oster qui, d'ordinaire, conserve sa plume dans le non sens et l'absurde, livre ses textes par l'intermédiaire des éditions de Minuit ce qui leur confère un cachet incontestable, et même si l'Olivier lui aussi est un gage de qualité, on se retrouve ici avec un texte diamétralement opposé à ses productions habituelles.
En l'occurrence, c'est un peu plat, même carrément. Le personnage lui même nous est très fuyant, presque pas taillé, ni campé, ni construit, et cette absence de bases ne soulève de questions que chez le lecteur et pas du tout chez l'auteur, visiblement, qui ne donne ni élément de réponse, ni question supplémentaire et n'attise pas non plus la curiosité à tel point que quant enfin arrive des éléments à se mettre sous la dent, on est déçu.

Ne nous fourvoyons pourtant pas. Avant d'aller lire Rouler, j'avais une bonne image et un bon a priori sur Christian Oster (basé sur rien, je vous le concède, mais c'est pas grave) et malgré ce bouquin que je n'ai sans doute pas pu apprécier, je conserve la même image de lui, parce qu'en dépit de ce roman là, il est quoiqu'on en dise établi, par ce Rouler même, qu'il faut lire Oster. Mais en privilégier un autre, pour commencer.

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