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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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7 septembre 2011

L'art de la jovialité

pluyetteVoilà un texte qu'il vous faut lire, et je vais vous expliquer pourquoi. En même temps, je suis un peu là pour ca.

Il nous faut, là tout de suite, disserter sur la forme du texte pour que vous vous figuriez le mieux possible la raison de mon enthousiasme. On a là une fable joviale vantant les plaisirs de la chair, c'est du moins ce que laisse entendre la quatrième de couverture qui est pourtant très mal faite. Elle vante l'aspect érotique du livre, qui est certes indéniable mais est loin de constituer l'entiereté de la fable, même si à vrai dire, énumérer ce qu'on trouve d'autre n'est pas chose aisée.
Il y a un peu de tout, en fait, entre critique joviale sur la société actuelle, description de personnages qui paraissent fantasques sans l'être forcément (mais un peu quand même, le caractère fantasque leur étant conféré par la plume de Patrice Pluyette et son art de la description). On a, en fait, et plus même que de l'érotisme à tout va, des personnages qui évoluent dans une atmosphère singulière et d'une manière qui est tout à fait propre à Patrice Pluyette. En fait, la plume elle même, la manière de raconter et les petites allocutions qui jallonnent les pages confèrent au bouquin toutes les bonnes raisons de le lire.

La plume en elle même est de bonne humeur, c'est ce qui caractérise le bouquin et semble-t-il Patrice Pluyette en général. Tout est raconté sur un rythme effréné qui ramasse en cours de route la bonhomie, la jovialité (c'est le mot qui convient), et une jubilation certaine qu'il embarque avec tout au long du roman. On y trouve même Pluyette qui joue sans cesse avec son texte en se lancant dans des jeux sur la langue (pas des jeux de mots à proprement parler, il faut ajouter à ce concept des jeux sur la grammaire ou la syntaxe), voire même à jouer avec ses propres personnages en hésitant pas à rappeler, au milieu de rien et d'une accélération dans le rythme et simplement par deux ou trois mots à s'insérer dans son texte comme s'il le lisait avec nous, et c'est ce qui caractérise le roman: on a l'impression de le lire avec Pluyette de bonne humeur assis à nos côtés.

Quant à l'aspect général de la chose, ca part dans tous les sens, c'est un roman foufou qui ressemble à tout et rien à la fois, et surtout à lui même. Il aurait été opportun de trouver un élément de comparaison pour vous permettre de bien situer Patrice Pluyette dans le paysage littéraire mais c'est à vrai dire le seul à s'illustrer dans ce genre de roman éffréné et le seul à utiliser ces jeux sur la langue qui, individuellement et isolés sont flasques mais qui, une fois intégrés à une structure aussi importante que le roman prennent tous leur sens et gagnent considérablement en finesse.

C'est un peu une grande malle littéraire, en fait, avec plein de trucs dedans. Un bac à fouille littéraire. Un grand truc appétissant avec une foultitude d'autres trucs avec mais qui se marient bien avec le grand truc. C'est une sorte de château de Chambord rigolo.

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