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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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30 mars 2020

D'un HPI à l'autre

ted

L'esthétique de la BD dont je vous parle zujourd'hui est vachement différente de celles dont je parlais avant, je sais bien. Les horizons s'ouvrent et si je ne renie pas les BD de SF ou bien celles où des bras sautent séparés de leur corps. Parfois. A son rythme et à sa manière, Ted drôle de coco envoie aussi sa violence. Et c'est un peu le problème, en fait, parce que c'est pas fait pour ête violent, en fait, Ted. Quoique, si, mais ca dépend comment on le lit.

Ca dépend du point de vue qu'on adopte. Si le texte est vu par le prisme des HPI, des Asperger et de l'autisme, l'ouvre ne cache même pas certaines failles béantes. Le personnage principal, par exemple. Si attachant soit-il, il est toujours dangereux de vouloir adresser au grand public des oeuvres et des messages sur ce sujet en les amalgamamant. Il ne s'agit sans doute pas d'une démarche volontairement réductrice et la richesse du personnage relève sans doute d'une recherche de qualité trop aboutie, mais le déséquilibre se ressent au fil des pages. Peut-être, efectivement, que les trois branches parallèles (HPI, Asperger et autisme) qui se confondent au sein du même personnage traduisent aussi le troplein de pensées et de modes de raisonnement propres à ces cerveaux, pourtant très répandus, mais dans le cas présent, se retrouvent à se bouffer les unes les autres au sein d'un même personnage dans une seule oeuvre jusqu'à s'agglomérer et atteindre le thème principal. Du coup, si vous ne savez pas vraiment distinguer les trois, ou si vous voulez en savoir plus, ou découvrir, Ted drôle de coco n'est sans doute pas la bonne porte d'entrée. Outre les trois branches différentes que je mentionne, tous les cas au sein de chacunes sont uniques, et forcément, en prendre un pour une généralité serait bien dommage tant le sujet est important et foisonnant.
Mais on peut aussi, et sans doute on doit, lire Ted comme une BD autour du frère d'Emilie Gleason. Très vraisemblablement. Auquel cas, l'histoire est triste et violente mais peut servir le thème défendu. C'est là que l'histoire est violente, en particulier sur le traitement du personnage par ceux qui gravitent autour. Toute la violence est là, et si elle ne me dérange pas ailleurs, chez d'autres personnages, dans d'autres oeuvres de différents genres, le rendu d'ici est un peu malaisant.

Sans doute en ai-je fait une lecture trop personnelle, qui a trop raisonné en moi sur trop de trucs qui ne pensaient pas être dérangés (ou peut-être, si) et ma vision de tout ce que nous livre Emily Gleason s'en est trouvé affecté. Certainement.
L'esthétique, rebutante au premier abord, fini assez créatrice au fil des pages et de l'évolution de l'histoire que Gleason nous raconte. Plus que ça encore, on peine un peu à la rapprocher d'un autre univers plus connu par un crayon ou une plume plus visible du grand public. Le rythme du scénario tient en haleine et pousse à tourner la page et poursuivre la lecture, et si vous n'êtes pas dérangé par les mêmes choses que moi et s'il ne biaise pas votre vision de l'oeuvre, alors sans doute, votre lecture vous convaincra.

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