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10 août 2015

Oriana Fallaci

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Et hop, j'arrive avec un film et un sondage, mais parce que je suis vachement gonflé. Qui connait (encore) Oriana Fallaci ? Je ne vais pas non plus vous mentir, ici non plus, on ne connaissait pas trop, mais juste parce que le biopic est sorti, on va brosser un petit portrait que vous allez pouvoir lire avant d'aller à la plage ou en rando.

Oriana Fallaci, elle était belle, très belle, mais c'était sans doute le genre de femme qui aurait soupiré de dépit à la vue d'un article sur elle qui débute par ce compliment précisément.
Grande journaliste, à n'en pas douter, correspondante de guerre qui écrivait ses papiers entre deux GI éberlués et sous les tirs vietcong, femme fatale qui va au clash avec l'ayatollah Khomeiny lorsque est abordé le chador pendant l'interview, qui sèche l'interview obtenu avec le chancelier allemand pour interviewer un après-midi la figure de la rébellion grecque et rester plusieurs semaines chez lui. Tiens, d'ailleurs, on va s'arrêter deux minutes sur Alekos Panagoulis.
Alekos Panagoulis, qui a écrit des quatrains anecdotiques lorsqu'il était en taule après avoir tenté de buter Giorgios Papadopoulos (qui auparavant avait renversé le roi et pris la place batarde de régent), et qui était encore et un peu moins maintenant connu pour sa résistance fabuleuse à la torture pendant pas loin de cinq ans, jusqu'à ce que la pression internationale le fasse finalement sortir. En gros, et je sais bien que vous souriez à la lecture de mon schéma grossier sur la vie d'un bonhomme qui nécéssite beaucoup plus de quelques lignes pour être précisée et racontée comme elle me mérite, Alekos Panagoulis se présente aux législatives et est élu, avec l'aide, sans doute, derrière, d'Oriana Fallaci, comme elle pouvait. Les deux, bien évidemment, mystère de pacotille, étaient ensemble. Plus encore que ca, le nouveau parlementaire pouvait faire tomber le régime entier grâce à des preuves amassées, illustrant des méfaits diplomatico-véreux montés par le pouvoir en place. Là encore, Oriana Fallaci joue un petit rôle, même s'il est plus humain et vers Panagoulis que sur l'activisme ou la constitution de l'arme juridique censée terrasser la dictature des colonels.

Non, les potes, je ne vous résume pas le film, loin de là. Je passe volontiers sur le Vietnam et un paquet d'autres trucs quant au biopic qui passe sans doute déjà, lui même, sur quelques pans de la vie d'Oriana Fallaci. Toujours est-il qu'elle était une des plus grandes figures du journalisme italien, que sa plume s'est illustrée entre la fin de la Deuxième Guerre et le 11 septembre 2001 et qu'elle a pu voir et couvrir énormément d'évènements qui ont contribué, sinon bâti l'époque actuelle, là, tout de suite, maintenant.
Oriana Fallaci, après, on l'aime ou pas. Maquisarde opposée à Mussolini, féministe supportrice de Beauvoir, fière de son devoir de journaliste, belle avec un côté de femme fatale, fort caractère tout terrain et auteure de quelques bouquins dont l'éternel débat réside sur leur classement.
Un homme, long texte écrit sur Alekos Panagoulis après sa mort, se classe entre le roman et la biographie. Si La rage et l'orgueil est un essai d'actualité, on se questionne sur la définition d'une prise de position radicale après un tel temps de silence.

Sur la réalisation en elle-même, bon. Loin d'être scandaleusement ridicule, les signes du recul du cinéma italien sont toujours présent, sur quelques détails, quelques scènes en anglais inexplicablement tournées en italiens et mal doublées par les comédiens eux-mêmes par la suite. Malgré Stéphane Freis. Malgré Vittoria Puccini, pas connue ici, mais qui en jette.
Oui, bon, je sais aussi ce que vous vous dites. Vous avez vu Le temps des aveux, sur Francois Bizot, le Cambodge, la présence francaise, la révolution khmère en vous disant que ce sujet n'intéresse que les francais, au même titre que Oriana Fallaci, par les thèmes abordés par la vraie Oriana Fallaci parle bien plus aux italiens et éventuellement aux grecs qu'à nous, mais on a quelque chose à en retirer, de cette biographie, fut-elle sur un écran. Au moins pour nous.

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Commentaires
M
COMMENT PEUT-on voir ce film ? quelle femme !
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