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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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23 août 2013

Manger Beauvais

manger_marie_odile_beauvaisPetit encart, ce coup-ci, sur Fayard. Enfin, pas sur tout Fayard, on va déjà commencer par Marie-Odile Beauvais et plus encore sur Manger.

Manger est une succession de textes assez singuliers sans lien apparents pour les relier malgré la présence de plusieurs personnages récurrents. On les suit à table avec plaisir et on les écoute parler les uns les autres, on assiste à leurs rencontres où à leurs anecdotes autour de la nourriture.
Certes, le pitch n'est pas hyper glamour, mais dès qu'il s'agit de restituer des ambiances ou de véhiculer des impressions, on notera qu'une tentative de résumer ne se solde que rarement pas un franc succès. Ce n'est pas appétissant, mais on ne sait jamais, un texte fantastique peut se cacher derrière n'importe quoi.

Alors on suit les personnages, les courts chapitres qui s'enchevêtrent, et on se pose très vite la question de savoir comment définir le lien entre les personnages eux même et la nourriture à qui Beauvais a voulu donner une place importante. Les personnages en eux-mêmes sont assez bien rendus, intriguent et sont suffisamment bien construits pour être réalistes et donner envie de les découvrir, mais les occurrences de la bouffe (et on notera que je ne parle pas exprès de gastronomie, tant il manque la passion voire la sensualité de Brillat-Savarin ou Rouff) laissent songeur. La table ni la cuisine n'apportent vraiment aux personnages qui tentent de se déployer au fil des pages, et la bouffe parait très vite accessoire malgré la place qu'elle prend, allant jusque à régir le recueil par le titre du bouquin.

Sans crier à l'arnaque, loin de là, on regrette finalement assez vite un tel investissement sur le côté miam des textes qui mord inconstetablement sur les personnages, qui auraient dû se déployer avec plus de force qu'il n'ont pu le faire. Il y a sans conteste une bonne plume, là dessous, pourtant, mais en essayant de donner un cachet au texte en lui accolant une couleur qui le différencie des autres, on tombe très vite dans du pétard mouillé. Les textes les plus puissants sont au contraire ceux qui, en apparence, sont comme tout le monde et dépassent tout par ce petit quelque chose qui vient d'eux-mêmes, de l'intérieur.

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