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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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8 juillet 2009

La Musardine est un monde à part

Pieyre de Mandiargues et Mac Orlan, tout récits érotiques rédigés, avaient une plume magnifique et luxuriante (mais chacun la leur) à l'inverse d'Alain Soral qui lui a sa plume dans le cul. Or, évidemment, le meilleur endroits pour les trouver sont les librairies spécialisées, meme si après l'assortiment de ceux qui sont censé tout avoir, on s'apercoit que quelques librairies générales de tailles diverses ne sont pas si dépourvues que ca.
Oui, je suis allé voir à La Musardine si j'y étais. Et bien oui, j'y étais (étonnant, non ?). La Musardine est un endroit très glauque où se retrouvent des personnes si honteuses d'être là que le moindre regard hors d'un livre provoque chez le client type une gêne qu'il peine à dissimuler. Alors il se contente de feindre un intérêt pour des bouquins porno probablement équivalant à Harlequin dans la littérature générale (écrit avec les pieds et pensés avec un mciroprossesseur suffisamment puissant pour pondre quelque chose sans intervention humaine).
Le silence devient alors oppressant et les seuls bruits le rompant se trouve être les pas feutrés du libraires sur la moquette et le tiroir caisse au ressort qui bande. ("Doonïnng"). Même la porte est silencieuse, probablement pour ne pas attirer ailleurs l'attention du client qui le mettrait dans l'embarras par rapport à son semblable. Tout est fait pour rendre la librairie froide et impresonnelle, équilibre rectifié par la chaleur des bouquins. On a pas envie d'acheter, et quelque soit l'état d'esprit dans lequel on rentre, la gêne et la pression du petit gros au fond, qui regarde les Manara, est communicative, on sent qu'il ne se sustente que par les soins de la Musardine et on compatit, accordant toutefois que ce n'est pas très sain. Pour autant, le vieux engoncé dans son costard chic, avec cravate italienne et mocassin lustrés, celui qui se penche sur les livre d'art où les modèles sont à poil, ne l'est pas non plus, et on peut même se laisser penser que Bobonne, à la maison, glisse lentement vers le statut de terrain vague.
Quelque soit l'intention de ta visite, tu en ressors toi même persuadé d'être malsain, même si tu voulais venir pour un André Pieyre de Mandiargues. "Mais c'est pas possible, je ne suis pas eux...".
Non. Mais à partir du moment où le fait de ne voir que des clients ou en manque ou obnubilés par leur sujet autour de toi tend à t'en convaincre, ou en tout cas argumente en ce sens, c'est signe qu'il faut partir.

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