Dans un premier temps, je me suis
étonné de voir ce bouquin classé dans le rayon Beaux-Arts. Un livre sur le catch, même si le catch est scénarisé,
même si le catch se rapproche plus du théâtre avec des cascades que de la compétition
acharnée, devrait être classé ailleurs. Pourtant, à la réflexion, si le catch
se rapproche de la scène, une place dans les arts du spectacle n’est pas si
absurde.
D’autant plus que même si Jimmy Pantera revendique ce livre comme une histoire de la lucha libre, on peut se dire que Los Tigres del Ring sera à la lucha ce que L’histoire du théâtre dessinée d’André Degaine sera au théâtre plus conventionnel.
Une fois ouvert, le livre se
révèle plus comme un recueil de photos et d’images, de couvertures de magazines
et de captures de matches que comme un vrai manuel d’histoire du catch (dont l’édition
française ne s’est toujours pas équipée, d’ailleurs). On y retrouve à peu près
tout le monde depuis les anciens temps, lorsque chez nous, Lino Ventura s’illustrait
encore, et Michel Simon aussi, quelques années avant. On revoit El Santo,
évidemment, Blue Demon, Docteur Wagner, Los Brazos, la Ola Blanca, Blue Pantera, Villano II,
et il ne manque que la toute dernière génération, celle de Super Crazy, Rey
Mysterio et tous les exilés de l’autre côté du Rio Grande.
Comme histoire de la lucha, on repassera, malgré la valeur non négligeable du répertoire à souvenirs de tout fan de la lucha, de celui qui en a vu passer, les lutteurs masqués. Pour ceux qui ne connaissent pas si bien la lucha que ça, comme moi, la valeur historique est moins présente, même si on a l’impression de feuilleter des albums photos retracant l’histoire d’un monde qu’on connaît, mais d’une époque qu’on était pas là pour voir.