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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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18 janvier 2010

Arthur is alive !

la_legende_du_roi_arthur_bnf_parisEh ben mes petits loulous, la signature du roi Arthur à la BN, c'est super classe.
On commence par arriver dans une petite salle dans laquelle est projeté, sur tous les murs, quelques apparitions télévisuelles et cinématographiques de la légende arthurienne. Sont ainsi mis à l'honneur Eric Rohmer et son Perceval (avec Lucchini et Dussollier, film très chiant mais qui s'inscrit dans la continuité de la légende malgré tout); les Monty Pythons, qui heureusement ne passent jamais à la trappe; la rencontre entre Arthur et Excalibur vue par Disney et sorti au cinéma en un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre; Excalibur, de Boorman, sorti en 1981 et que je n'ai pas vu; un petit coup d'Indiana Jones et de sa découverte du Graal; et bien sur, Kaamelott, qui parmi ceux là, est probablement le plus fiable, sur le plan historique, tout du moins, même si on y attend toujours Mordred.
Quand je dis projeté, je parle bien sur de scènes, d'extraits, pas de l'intégralité. Imaginez un peu, une exposition qui demande trois jours pour être faite de fond en combles !

Par la suite, le bibliophile sera aux anges. Le féru du Moyen Age aussi. Celui de la légende arthurienne, alors là...
Ne me demandez pas le nombre de manuscrits, j'ai toujours du mal à évaluer le nombre de livres contenu dans un même espace. Disons une centaine, à la louche. Dont, parmi eux, un seul qui n'est techniquement pas pré-gutenbergien. En gros, un seul est imprimé.
Tous sont là, avec, pour les têtes d'affiche, Chrétien de Troyes, Robert de Boron ou encore Marie de France. Les incontournables. Maintenant que je les mentionne me vient à l'esprit que je ne suis pas certain d'avoir vu quoique ce soit de Wace, ce qui me fournit là un excellent prétexte pour y retourner sous peu.
Niveau enluminures, même si je ne suis pas spécialiste, Chrétien de Troyes m'a plus fait rêver que les auteurs du Moyen Age tardif, qui surchargent leurs pages et donnent l'impression que tout espace est fait pour être rempli.

On est systématiquement, quelque soit l'endroit et le manuscrit exposé, à mi chemin entre légende et faitsparchemin_expo_arthur_BNF historique, avec sous les yeux le manuscrit colossal d'un auteur médiéval qui transmet la légende et une courte explication, en quelques lignes, devant la vitrine, qui apporte un point de vue historique. Tout comme, d'ailleurs, quelques affiches disséminées un peu partout, soulevant des questions historiques diverses, tant sur la généalogie du mythe que sur Chrétien de Troyes ou de la véracité du sujet (en gros, Arthur a-t-il vraiment existé). On regrettera d'ailleurs que cette question n'ait pas été plus creusée dans l'expo, même si elle concerne plus les manuscrits et la manière dont elle nous est parvenue plus que sur son fond historique.

On peut décomposer la salle en deux parties: une première avec les manuscrits divers et variés d'auteurs tous aussi divers qui portent la légende (encore maintenant), qui l'ont construite et rapporté nombres de faits qui, une fois enchevêtrés, compose la véritable légende. Pour celle là, n'oublie pas ton calpin.
La seconde concerne le Moyen Age tardif, jusqu'à la Renaissance, dans laquelle des auteurs tombés dans l'oubli se sont contentés de reprendre ce qui avait été fait. On voit dans la légende le nom du noble qui avait commandé le travail, et de telmps en temps, du peintre qui s'y est collé. Même, allons-y carrément, le manuscrit du Roi Pêcheur, de Julien Gracq, qui affirmait que la légende arthurienne était de nos jours sous estimée et sous exploitée par la littérature contemporaine, et force est de constater qu'il n'a pas tort.
Hors du bouquin, trouvons aussi ce que le Graal aurait pu être. J'entends par là, les hypothèses qui diffèrent selon les auteurs et les conteurs: bol, calice, plat à poisson et, les amis, et (eh oui, elle est là), la pierre incandescente.
Trouvons des boites à bijoux canon, à faire baver un antiquaire comme une fontaine à salive, tout en ivoire et sculptées. On y voit principalement Lancelot et Galaad, et on se dit que c'est quand même fou qu'un aussi bel objet ait pu traverser tant de siècle et rester dans un si bon état.
Voyons aussi une classe de pioupious qui, à force de brailler et de courir partout en se foutant royalement des trésors inestimables qu'il ont sous le pif, donne des envie de génocide. Mais ils partent vite, ne vous en faites pas.

Pour autant, faites attention de ne pas saloper les vitrines. C'est tellement canon et tellement beau, surtout quand on aime les livres et la légende arthurienne, qu'on a vite fait d'avoir le pif sur la vitrine pour contempler les enluminures et illustrations jusqu'à laisser une auréole de buée. Pour les barbus, les poils du menton sont de parfaits éclaireurs pour annoncer qu'il faut garder la tête immobile et ne pas la descendre plus près du livre.

De même que je n'ai absolument pas envie d'arrêter de parler de cette expo, vous n'aurez, comme moi, pas envie de la quitter. Et pourtant, la mort dans l'âme et la tête dans les nuages, vous le ferez en vous jurant d'y revenir.
Mais faites vite, vous avez jusqu'au 24 janvier. Après, vous l'aurez dans le baba.

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Commentaires
R
Pour les amateurs des légendes arthuriennes je vous conseille particulièrement de lire "les dames du lac" de Marion Zimmer Bradley, elle écrit habituellement un mélange de fantasy/sf mais s'essaye ici avec brio aux légendes Arthurienne avec une particularité: celle de suivre l'histoire à travers les yeux de Morgane la sorcière demi-soeur du roi. C'est aussi un récit plus proche de la légende Celte et moins "lissé" par la tradition chrétienne (on y voit notamment Arthur participer à une cérémonie Celtes qui aurait fait hurler un bon chrétiens digne de ce nom).<br /> <br /> Quand aux amateurs de film beau, étrange voir bizarre, jetez un coup d'oeil sur "Avalon" un monument graphique de Mamuro Oshi! (le réalisateur des patlabor, ghost in the shell...) De la SF intelligente, dans un genre très loin des films d'actions amécains. (que j'aime bien aussi cela dit, faut bien varier les plaisir).
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