21 juillet 2020
Le dominicain
Tu es le dominicain de la tristesse
étends les mainsbénis aussi les bêtes
et remercie Dieu de t'avoir fait insensible.
Marie-Claire Bancquart (1932 - 2019) "De l'improbable", Arfuyen, 2020
06 mai 2020
Prendre un alligator
Prendre un alligatorcomme baby-sitterc'est faire preuve de légèretéou de malveillance
Frédéric Lasaygues (1953 - 2010), "Carentan deux minutes d'arrêt", Castor Astral, 2003
27 avril 2020
(18)
Lorsque la paysanne lave les seaux du lait, elle ôte sa bague et la laisse sur la margelle du puits. Lorsqu'elle la reprend, je vis qu'il reste un petit cercle d'eau sur la pierre.
Et je me demande pourquoi la paysanne ne le reprend pas lui aussi.
Fedrigo Tozzi (1883 - 1920), "Les choses les gens", La Baconnière, 2019
22 mars 2020
Intromission
quand soudain sans que tu l'ais médité
son image cinétique est devenue réelle
que son dos mat et crème n'était plus
cet écran sur lequel tu butais mais l'offrande
comme une main de mage
elle n'avait qu'à se retourner pour qu'ici soient les seins
- son sourire
dénoue la jupe
déboucle sa ceinture
laisse ta bouche s'enfouir et ton visage
dessous les linges
pour que la motte paraisse dans l'hémicycle de son relief
au cirque noceur de ses hanches
tu ne veux connaître d'autre parole
sinon... [Lire la suite]
12 mai 2015
Nausée noire
mes morts / vécus même / laissez les réinventer les pierres / secouer la terre / s'ils partent ne disent pas ce que disent les veilleurs / ils ne remontent pas leur présent / n'accouchent pas de fantômes / puisqu'ils passent et repassent / tordent la nuit à rompre les amarres d'un navire / prêt à doubler ma vie
Mohammed Khaïr-Eddine, "Nausée noire" dans "Soleil arachnide", Poésie Gallimard, 2009
11 novembre 2014
Extrait
Votre pensée,qui rêvasse sur votre cervelle ramollie,tel un laquais obèse sur sa banquette graisseuse,je m'en vais l'agacer,d'une loque de mon coeur sanguinolant,et me repaître à vous persifler, insolentet caustique.
Vladimir Maïakovski, extrait de Le nuage en pantalon (1915)
02 décembre 2013
The sorrow of love
Le piaillement d'un moineau sur le toit,La lune étincelante par tout le ciel,Et toute cette harmonie fameuse, les feuillagesAvaient bien effacé l'image de l'homme, et son cri d'angoisse.
Mais une fille surgit, aux lèvres rouges de deuil,Qui sembla la grandeur du monde en larmes,Comdamnée comme Ulysse et les vaisseaux qui boitentAu loin, fière comme Priam assassiné.
Surgit, et dans l'instant les gouttières bruyantes,La lune qui grimpait à un ciel videEt toute celle lamentation dans les feuillages,Ne purent qu'être l'image de l'homme,... [Lire la suite]
02 décembre 2013
Après l'étreinte

24 novembre 2013
La lyre du jour
Rencontrée dans l'escalier,l'averse si belle qui vientà son heure.
Claude Tabarini, La lyre du jour, Héros-Limite, 2012
04 octobre 2013
Antoine
