quand soudain sans que tu l'ais médité 

son image cinétique est devenue réelle

que son dos mat et crème n'était plus

cet écran sur lequel tu butais mais l'offrande

comme une main de mage

 

elle n'avait qu'à se retourner pour qu'ici soient les seins

- son sourire

 

dénoue la jupe

déboucle sa ceinture

laisse ta bouche s'enfouir et ton visage

dessous les linges

pour que la motte paraisse dans l'hémicycle de son relief

au cirque noceur de ses hanches

 

tu ne veux connaître d'autre parole

sinon l'irréductible présence de son trapèze bombé

celle des poils noirs ou blonds - qu'iimporte

si tu peux l'observer longtemps

à loisir sans impatience

et y glisser la langue pour éprouver son incarnat

...

 

François Tétreau (1953 - 2019); Chambre de lecture, Editions du Noroît, 1994