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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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29 décembre 2016

Où je ne pense pas vous avoir parlé de celui-ci quand j'aurais du le faire depuis quelque temps

 

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C’est toujours un peu ardu d’entamer la rédaction d’un mail, mais je crois que je vais commencer par vous embrasser, tous chez Zoé, pour Les neiges de Damas. J’attendais de le terminer pour venir vous en parler, mais le texte s’est avéré finalement beaucoup plus puissant que je n’imaginais qu’il serait après la lecture des deux premières parties.

Aux premières pages, le texte était suffisamment séduisant pour que j’aille emmerder mes collègues de l’histoire et leur demander des références sur l’histoire de la Mésopotamie, de Sumer, de l’écriture, de l’Antiquité (mais abordables pour un novice, quand même, hein), « et Akkad, on sait quoi dessus ? », et ce genre de choses. Parce que c’est fascinant, tout ça.
Il n’y a pas que la Mésopotamie dans la vie, mais ça attisait mon curiosité. Et puis en fait, Alice m’a soufflé. Je trouvais le parallèle entre Oubaram, Damas et Alice intéressant et bien foutu. J’étais même convaincu par le personnage de l’étudiante qui doute d’un truc sans savoir quoi, seule face à l’histoire vertigineuse de l’humanité symbolisée par un ticket de caisse de plusieurs millénaires ou le parallèle entre l’immensité de l’histoire si lointaine et sa vie à elle qui répète un schéma similaire à deux échelles totalement différentes ; son ahurissement indistinct dont elle a pleinement conscience devant l’invention qui a fini par être la base de tout le reste par la suite, même pourquoi pas par rapport à Internet, qui n’aurait ressemblé à rien sans une poignée d’hommes pour inventer le moyen d’expression universel il y a quelques millénaires.
(En me relisant, je me paume moi-même dans ma phrase… Permettez que je la reformule et la poursuive de manière plus digeste.)

Liste de ce qui m’a convaincu dans Les neiges de Damas :
                le personnage de l’étudiante qui doute d’un truc sans savoir quoi, seule face à l’histoire vertigineuse de l’humanité symbolisée par un ticket de caisse vieux de plusieurs millénaires ;
                le parallèle entre l’immensité de l’histoire si lointaine et sa vie à elle qui répète un schéma similaire, mais à deux échelles totalement différentes ;
                son ahurissement indistinct dont elle a pleinement conscience devant l’invention qui a fini par être la base de tout le reste par la suite, même pourquoi pas par rapport à la révolution de l’Internet, qui n’aurait ressemblé à rien sans une poignée d’hommes pour inventer le moyen d’expression universel il y a quelques millénaires ;
                l’effet produit par le berceau du savoir exploité par toute les autres civilisations qui ont suivi, avec Damas comme symbole ;
                la sensation de vertige à l’idée que tout vient d’une époque lointaine et du lieu où elle était à quelques milliers d’années d’intervalle ;
                pourquoi pas, même (mais je commence à spéculer, ni Alice ni Aude ne l’ont clairement dit), l’idée que l’invention de l’écriture par une poignée d’érudits ou non totalement dépourvue d’espoir quelconque quant à la portée de leur innovation ;
                l’acceptation, finalement, de ne probablement jamais savoir qui a eu l’idée d’écrire (je m’égare sans doute en disant ca. J’ai profité de la réduction du personnel pour acheter quelques bouquins sur le sujets, mais le passage en caisse remonte à quelques heures seulement) ;
                pourquoi pas même, l’idée de voir l’humanité ne pas pouvoir connaître grand-chose sur l’époque de l’invention de l’écriture, mais de pouvoir lire sur Internet le palmarès détaillé de Michael Schumacher (je fais sans doute preuve d’un peu de cynisme, probablement).

 

Le texte est très riche, en fait, et pose plein de questions. J’ai failli en discuter avec le serveur de mon troquet habituel, à midi, mais je crois qu’il m’aurait pris pour un dingue si, comme Alice le suggérait parfois, je lui avais demandé si le monde sait d’où il vient et s’il le sait, où il va et s’il le sait, et pourquoi. Il y a un peu de ca derrière le désarmement qu’on éprouve devant la guerre en Syrie, et même devant Daesh qui se lance dans l’autodafé à la bibliothèque centrale de Mossoul.

Et puis je suis arrivé à la troisième partie, d’une traite, et je suis un peu sorti de la Mésopotamie, des tablettes, des cunéiformes et des tell pour m’apercevoir que tout était plus tortueux et complexe au fil des pages. J’ai vu la frontière entre Aude et Alice sur laquelle je m’interrogeais depuis les premières pages, et ça m’a vraiment fait plaisir.

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