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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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31 juillet 2014

Le monde après

Ah ben tiens, il est original, lui, qui se ramène avec une série célèbre dont tout le monde a entendu parler ! Oui, mais, non. Tout le monde ne l'a probablement pas lu, et quand bien même, je m'en fous.

 

zombiePourtant, Walking Dead est une série indéfinisable pour qui ne passe pas par un pitch quelconque. Il faut se figurer un flic moyen qui se prend une bastos et qui se réveille dans un hôpital désert quelques semaines plus tard. La première question qui vient, à lui comme à nous, est de savoir par quel évènement l'hôpital est vide, et le personnage le découvre quelques pages plus loin en découvrant un regroupement de zombies dans la salle à manger.
Commence après ce prologue l'histoire elle même et un long périple qui le mènera dans une petite communauté de survivants qui avouent sans difficulté qu'ils ne seraient vraisembablement jamais connus sans le déclanchement soudain de cet évènement inidentifiable mais qui a, d'un coup, ravagé et éteint le monde que nous connaissons, jusqu'à l'annihilation de tout repère social, tout règle de vie en communauté et qui laisse l'anarchie faire jeu égal avec la survie, allant parfois jusqu'à être une nécéssité pour sauver sa peau.

Vous avez certainement entendu parler de la série éponyme, adaptation pâlote de la bande dessinée, et je vous prierais de l'oublier. Parce que, mes petits amis, Walking Dead en bande dessinée va beaucoup plus loin que la série à l'écran et se trouve également être sacrément moins sensationnaliste.
Prenons par exemple les albums cinq et six de la série (si si, vous verrez) ou les zombies sont totalement absents. On se trouve dans une lecture moite et tendue, sans que les personnages stressées ne se figurent vraiment pourquoi ils le sont, malgré l'anéantissement du quotidien et de tout repère social et culturelqui a faconné ce qu'ils sont, malgré la mort supposée de presque tous leurs proches, malgré le zombie lui même dont on ne sait pas s'il est mort ou vivant et la question facile de savoir qui le zombie était avant son état actuel. On se retrouverait presque, par moments, au coeur d'un Robinson Crusoé lâché dans une civilisation disparue; dans une troupe chargée de faire renaître leur civilisation là où ce n'est a priori pas possible; dans un monde aboli ou chacun crée son monde, selon des pulsions, ses idées et ses convictions, dans un monde fantôme dont on ne sait pas vraiment s'il a disparu ou s'il est comateux.
Les albums sont de plus en plus déroutants une fois refermés, lorsqu'on s'apercoit qu'on ne sait pas ce qui a précipité le chaos, qu'aucune information n'est lâchée dessus, qu'aucun personnage ne sait et pire encore, que nous, lecteurs, touchons du doigt que l'identité et le contenu du cataclysme premier est accessoire. On a pas besoin de savoir pourquoi. C'est.

Mais, qu'on ne se méprenne pas, il faut aussi que je colle un bémol qui, plus j'avance dans la lecture des bandes dessinées m'apparait comme une gêne croissante.
Les scénaristes eux mêmes confessent, ou plutôt avouent, qu'aucune fin n'est pour le moment prévue. On ne sait pas. Un homme se déplace d'un point A à un point B et continuera jusqu'à C, D, E ou F tant qu'il y aura des lecteurs. Il faut avouer que c'est dérangeant, quand on lit, et que cette architecture presqu'improvisée dessert le scénario. Un évènement, qu'il soit important ou secondaire, un détail, ou n'importe quoi d'autre ne peut avoir de conséquences sur le scénario que s'il est vraiment écrit. J'entends par là que si la feuille de route de l'auteur est écrite et précise, tout élément, aussi insignifiant soit-il, peut avoir des conséquences sur une situation, un personnage ou quoique ce soit d'autre, l'histoire dans son ensemble prend une certaine ampleur et s'enrichit par elle même.

Du coup, même si c'est bien pour l'été, il faudra savoir s'arrêter quand on en a marre. Vous vous doutez du nombre de cliffanghers, mais pourtant, il faut sans doute y voir à chaque fois une bonne occasion de souffler et de passer à autre chose, parfois même sans se préocupper du retour.

Walking dead 1

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