Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Confrérie des Libraires Extraordinaires
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
20 décembre 2013

Un Balcon en forêt

 

13466Un balcon en forêt est un grand texte. Un texte complexe, un texte qui nécessite l’étude. Sans quoi, il pourrait être taxé de monotone et répétitif comme ce fût le cas lors de sa sortie en 1958 où la critique, déçue, l’associa à un exercice de style.

Nous sommes en pleine « drôle de guerre » (septembre 1939 à mai 1940). Elle est à la fois omniprésente et invisible. De même, le récit s’il est avant tout réaliste (le quotidien des soldats est décrit avec force détails) permet tout de même au poète Julien Gracq de s’exprimer. La dimension onirique est en effet très présente, notamment lors des nombreuses retraites du lieutenant Grange, personnage principal, dans la forêt ardennaise. Le balcon, lieu central du récit puisqu’il est cette « maison-forte » où Grange retrouve chaque soir ses soldats réunit cette double dimension du texte, sorte de frontière entre le monde réel (la forêt c'est-à-dire la vie) et l’Histoire (la guerre et donc la mort).

Grange est un hypersensible et ses quotidiennes virées en forêt sont source d’inspiration et représentent en même temps une échappatoire : « La guerre ne s’installait pas vite, mais par petites touches, insensiblement, elle prenait possession de la terre à la manière d’une saison grise ». Il n’est donc pas question de psychologie, ni de tactique guerrière. C’est pourtant un récit sur la guerre, sans doute l’un des plus sensibles et des plus fins jamais écrit. Cet exercice littéraire ne peut donc être considéré comme tel parce que sa beauté lyrique, sa puissance symbolique subliment l’aspect formel et contribue à sa richesse.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité