Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Confrérie des Libraires Extraordinaires
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
27 octobre 2013

Je suis un fumiste

matasOK. Je vous dois un post pour vous rembourser celui-ci.

C'était un bouquin bradé, pas cher, et d'un excellent auteur. Et je maintiens cet épithète. Comme moi, vous auriez sauté dessus, mais pas de pot, c'est moi qui l'ai eu et pas vous. Alors j'ai pris mon temps pour le lire, avec une terrasse, un verre de vin et une clope.
Pourtant, c'est dans l'eau. Enrique Vila-Matas n'en est pas la moitié d'un, et pour en avoir lu d'autres, je peux vous l'affirmer avec assurance, mais on va passer sur ce coup là. On est un peu loin de la Catalogne créative qui court dans tous les sens, arrive à entremeler toutes les directions opposées prises par la narration.
La plume est toujours remarquable, la langue très bien maniée et la traduction parfaitement rendue, mais s'il y a tant de superlatifs mérités d'un côté, il fallait bien quelque chose qui pêche en contrepartie.

Il y a de la matière, incontestablement, il y a une belle conférence que Vila-Matas nous livre en mettant en scène un auteur qui retravaille celle qu'il doit donner pour structurer une tentative déséspérée destinée à récupérer sa maîtresse et les sentiments qu'elle peut avoir pour lui, de se prouver qu'il a des couilles et de savoir où elles sont, de savoir qui ou quoi sacrifier à ce moment là. La conférence complètement et se base sur l'espionnage et ce qui a pu amener son personnage auteur à écrire. On explore l'espionnage voyeur, le faussement introspectif qui ne tente pas de se connaître mais de se regarder soi-même, celui par intérêt littéraire et recherche de matière sur ce genre de travail...
Alors oui, on finit par s'interroger sur le personnage principal dont on ne sait pas s'il est héros ou anti, on découvre un personnage dense et pas mal qui refuse lui-même de se connaître, tortueux et pleins de méandres et on s'en délecte, de ce personnage.

Pourtant il faut aussi être honnête, c'est long. On s'ennuie parfois, on s'agace, et finalement, je me pointe devant vous pour gesticuler avec un 10/18 d'un auteur que je vous vante en vous disant que sur ce coup-là, il ne s'est pas raté mais n'a pas laissé suffisamment d'audace pour satisfaire l'appétit du moment. C'est pas mauvais, mais bon. C'est pas bon, mais bon.
La fumisterie n'est pas le texte ni l'auteur, c'est moi qui vient vous vendre un auteur en mévandant un de ses titres. Alors je vous dosi un post sur un texte d'Enrique Vila-Matas.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité