sauf_antoine_emazPar association d'idées (rnetrée littéraire-nécessité de lire-mauvaise rentrée-mais obligation professionnelle-où ca, une librairie qui y échappe-Anima, sur Montmartre-quelle librairie singulière-c'aurait été le genre, mais je n'y ai pas trouvé d'Antoine Emaz), je me dis que je vais vous accaparer quelques secondes pour vous toucher deux mots à propos de ce gaillard là.

Oui, cette intro est foireuse, mais on s'en fout. C'est Antoine Emaz qui importe, pour ce court post là.
Je sais bien que je ne vous ai pas habitué à ca, mais je vais vous parler non seulement de poésie (wow) mais aussi de contemporaine (wow). Oui, ca arrive peu jusqu'au blog, mais beaucoup plus en dehors: je lis de la poésie.
Un peu comme les productions de l'Arche quand il s'agit de théâtre (et je ne sais pas pourquoi, je pense à Arne Lygre), Antoine Emaz s'est engouffré dans un domaine littéraire très codifié, structuré et régit fermement par des règles qui ont régné avec vigueur pendant des siècles avant de voler en éclats au XXe et déconstruit la poésie mais parvient à lui donner une consistance indéniable. Il lui retire à ses poèmes la charpente qu'il aurait mise debout s'il était né au siècle dernier mais compense par une matière beaucoup plus brute et implacable.
C'est toujours métaphorique, comme n'importe quelle forme de poésie, mais ca exprime l'époque actuelle avec beaucoup moins de détours et de fioritures que pas mal d'autres (très bons aussi, attention, mais par une autre voie). C'est hyper contemporain et ca peut effrayer quand on feuillette un recueil, comme la première fois qu'on feuillette Un coup de dé jamais n'abolira le hasard, de Mallarmé, et même si on est loin

emaz_caisse_claire

 du graphisme par les mots comme Mallarmé ou Apollinaire, la forme générale déroute. Mais comme Arne Lygre -c'est pour ca que j'y pensais- la lecture nous convainc finalement que, même ne ressemblant à rien d'habituel, ca n'a rien à envier à l'habituel.

Antoine Emaz décortique plein de trucs, exprime avec justesse pas mal de sentiments et d'impressions qu'on garde généralement pour soi parce qu'on a pas forcément les mots pour les exprimer (je parle pour moi). Comme quoi, la poésie est parfois la seule issue possible pour se soulager de quelque chose.