Le football se joue à onze, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne

Parce que bon, c'est bien gentil, mais le rayon football ne se résume pas non plus à  Gagner à en mourir, Plonger ou même Swap Year!. Donc, approfondissons ce segment en prenant le soin tout particulier d'éviter les bouquins très techniques, ceux un peu moins qui tentent d'apprendre au lecteur à courir ou bien encore les dictionnaires officiels des grands clubs qui se lancent des fleurs non pas entre eux mais à eux même.

Donc, soyons plus dans l'histoire du foot, dans ces miscellanées et autres anecdotes marrantes ou tragiques qui en font une passion à part entière au moins autant par ce qui se passe sur la pelouse que par ce qui se passe en dehors.

Par exemple, on peut noter un petit opuscule de Thierry Hubac, paru il y a une bonne dizaine d'années et aujourd'hui épuisé. Officiellement, le recueil d'anecdotes s'appelle Quizz foot mais à bien y regarder, point de quizz du tout, ou du moins pas vraiment. On y trouvera des questions auxquelles même des fervants footeux n'ont pas forcément la réponse mais qui sont finalement autant de prétextes pour parler des anecdotes qui y répondent. On notera ce match Lens-Mouscron, remporté par Lens grâce à un caillou lancé devant le but belge et sur lequel le ballon a rebondi pour partir hors de portée du gardien, ou dans le même esprit, ce tir d'un attaquant des Wycombe Wanderers (me semble-t-il) arrêté par une mouette qui passait au mauvais endroit au mauvais moment. Ou bien des anecdotes plus connues, comme la seule et unique fois que l'équipe de France n'a joué ni en bleu ni en blanc mais en vert, entre autres. On glisse donc, sans forcément s'en apercevoir, dans une sorte d'histoire du foot, mais pas l'histoire telle qu'elle retiendra la finale de la Coupe du Monde 1966 ou le sacre incroyable de Liverpool en 2005; on est dans ces petites anecdotes en marge de l'actualité sérieuse du football, celle des petits encarts dans les journaux et qu'on ne lit que d'un oeil en attendant le métro.

Pour une histoire plus complète et avec un H plus grand, on pourra préférer les Mémo-Foot d'Eugène Saccomano qui recense tous les scores et un paquet de stats sur tous les championnats de France, Coupes d'Europe et du Monde et tant en clubs qu'en équipes nationales. Tout passionné vous le confirmera, on n'ouvre pas tout les jours un Mémo-Foot, c'est généralement pour vérifier un détail, mais on y reste généralement beaucoup plus de temps que prévu (jusqu'à se taper le front en se remémorant un Leeds-Troyes en Coupe d'Europe, écouté sur une petite radio près du lit et pas très fort pour ne pas que les parents n'entendent qu'on ne dort pas. Alors qu'on a ouvert le pavé pour s'assurer du nombre de séléction de Roger Marche). Et même s'ils sont tous épuisés et que les parutions annuelles se sont arrêtés en 2003, un Mémo-Foot reste la bible de la discipline.

Bien moins connu que Quizz foot ou qu'un Mémo-foot, Histoires de maillots est plus spécialisé. Pas forcément si fouillé que ca par rapport au sujet qu'il traite, mais plus spécialisé et tout aussi agréablement chronophage quand on le feuillette. Il s'agit d'une histoire du football par les maillots, et juste par les maillots. On y découvre que les couleurs actuelles de la Juventus Turin sont dues à une errance ponctuelle de l'industrie textile locale au début du siècle et qui a poussé le club à emprunter des jeux de maillots à Notts County, un modeste club anonyme  de Nottingham et anonyme encore maintenant; ou bien que les couleurs originelles de Manchester United, bien que les joueurs de l'équipe soient appelés Red Devils, étaient cyan et or, et que le voisin de Liverpool, lui aussi en rouge depuis plus d'un siècle, évoluait avec ces mêmes couleurs. Et de savoir quelle influence pouvait avoir Manufrance sur l'AS Saint-Etienne ou pourquoi le FC Barcelone joue en bleu et rouge.

On peut également trouver, comme j'imagine pour toutes les disciplines et même autre chose que le sport, un petit recueil de perles qui recense les phrases passées à la postérité. On aura du Terry Venables, entraineur de l'Angleterre qui avouait en conférence de presse que "On a pas fait exprès de bien jouer, c'est juste arrivé" ou l'unique phrase d'Eric Cantona aux journalistes pendus à ses lèvres "Quand les mouettes suivent le chalutier, c'est qu'elles savent que le poisson sera rejeté à la mer." et dont personne n'a trouvé le sens et dont tout le monde a convenu qu'il n'y en avait pas.

Pour Noël, on peut aussi aller fouiner du côté des beaux livres plus formels et plus penchés vers les faits d'armes sur la pelouse et sur le sport plus que sur ce qui l'accopagne, et voir les 100 rois pour un siècle ou les 50 glorieuses fu football francais, tous deux publiés chez Solar au début des années 2000. Pour le reste et pour le contenu footballistique de ces dernières années, de l'inattendue Grèce en 2004 au bus de Knysna tout aussi inattendu en 2010 en passant par ce club bulgare qui verse les salaires des joueurs en pièces de boucherie (!), à Mario Balotelli qui tire des fusées d'artifices dans sa salle de bain (!!) en passant par le suicide soudain de Robert Enke ou le scandale du Calciopoli, il faudra attendre quelques années avant de voir les livres s'emparer de ces anecdotes.