titoestmortPuisqu'on est en vacances, alons fureter là où on ne va jamais, et éclusons ce stock de bouquins qu'on a acquis et relégué dans un coin sous prétexte que finalement, on ne croyait plus au contenu. Et puisque Tuez-moi s'est avéré être, finalement, une bonne surprise, pourquoi pas Tito est mort ?

Donc, on y va. Comme les Fitzgerald avec lesquels je vous bassinais en juillet et comme un recueil qui sortira en septembre, il s'agit de nouvelles (et si je me suis enfermé dans ce genre, c'est bien parce que je n'ai pas fais exprès). Un peu comme Les lapins ne meurent jamais, on se retrouve en Europe de l'est, dans les annes 1990, avec un auteur qui nous raconte son pays et son enfance, son quotidien sous le joug d'alors qui n'était finalement pas si présent àmesure qu'on s'éloignait des villes. Pendant quelques pages, j'ai craint de me retrouver face à des descriptions d'échelles en noyer ou de truites qui nagent, mais il n'en est ren. Marica Bodrozic racontent plus les personnages que le restes, voire même ces personnages qui, à certains endroits, se fondaient tellement dans le décor qu'ils le devenaient eux aussi.

De très courtes nouvelles donc, parfait pour un trajet en RER ou TER, histoire de tuer le temps, mai n'allons pas y chercher un excès de créativité. Certes, on a une galerie de personnages pas dénuée d'intérêt, mais on s'apercoit en égrénant les nouvelles qu'on retrouve les mêmes ingrédients d'une sur l'autre. On repère un membre de la famille (généralement un oncle ou une tante), un village reculé, des villageois reculés eux aussi, un étranger (déclinable selon les nouvelles en étrangère) qui s'installe après un mariage, un villageois parti gagner la vie de la famille à l'autre bout de l'Europe, un village qui jase. Plus éventuellement, quelques fioritures.
Maintenant qu'on a tous ls morceaux, on peut commencer le jeu du Tangram, on les assemble tous de différentes manières, on teste les combinaisons comme au Master Mind, et on voit ce qu'on arrive à en faire. Tantôt c'est le mari tantôt la femme qui fait jaser le village, tantôt c'est l'un qui est déprimé, tantôt l'autre, on a aussi comme personnage principal ou bien celui qui est parti, ou bien celui qui est resté et à quelques exceptions près (comme la nouvelle éponyme, par exemple, qui n'est pas éponyme pour rien), une intrigue complètement différente.
La majorité se ressemble, donc, semble fictionnel et tous se ressemblent trop pour qu'on arrive à s'attacher à un personnage. Les premiers sont sources d'empathie, mais passer derrière avec la même pâte et le même moule, voire les mêmes ingrédients disposés différamment pèse d'autant plus que lesdits peronnages, principaux ou pas, ne sourient presque jamais.

La plume, pourtant, n'est pas mauvaise. Les faiblesses sont visibles mais pas criantes et les belles phrases sont suffisamment belles pour arriver à émouvoir le lecteur. Si l'effet de surprise, de nouvelle en nouvelle, s'estompe très rapidement et facilement, on arrive à trouver, avec quelques phrases remarquables placées cà et là (mais jamais au hasard).


Ce n'est pas que je ne sais pas quoi en penser, du coup, je sais très bien à quoi m'e tenir, et si l'envie vous prend de le lire, je n'irais pas vous retirer le bouquin des mains comme j'ai pu le faire sur certains autres franchement mauvais. Tout n'est pas à jeter, il suffirait d'un peu plus de créativité et éventuellement d'un peu de vinaigre balsamique pour le goût. La lecture de tout les textes est facultative, évidemment, mais pour quelques belles phrases ou pensées, ca peut tenir debout, tout ca. Ou assis, plutôt, faut pas non plus...