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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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3 juillet 2012

Devine qui se cache là dedans !

Oeuf-dans-la-foule-un

Au hasard d'une librairie, chez un confrère du bord de mer qui liquide son stock, sans crier gare, un Antoine Volodine. Enfin, pas directement, un Manuela Draeger, pour être exact. Du coup, je me suis souvenu de Onze rêves de suie, il y a deux ans,  et de la plume post-apocalyptique et/ou fantasmagorique que je rapprochais à celles de Julien Capron ou Vincent Message. Ou Xabi Molia.

Ici, point d'apocalypse, que dalle. Un monde imaginaire, évidemment, comme beaucoup chez Volodine, et un certain lyrisme, pour le coup. Disons qu'Un oeuf dans la foule est bien moins cru que ce qu'on peut lire de lui/d'elle chez Minuit ou au Seuil. On pourrait même aller jusqu'à parler d'une certaine poésie dans ce texte, et j'irair bien le rapprocher, ce coup ci, de l'univers de Claude Ponti.
On a un résultat très abouti, qui fourmille de détails, cachés ou non, discrets ou évidents, à chaque détour, à chaque virgule et encore plus lorsqu'on se laisse aller et porter par le texte. On reste assez passif, et même si Volodine plonge qui ose s'aventurer dans ce texte dans une enquête policière redoutable (il s'agit quand même de savoir pourquoi les écolières sèchent les cours et surtout, pourquoi la nuit ne tombe plus).

Le postulat de base est assez simple et commun aux Rêves de suie. Quelque chose s'est passé, de visiblement comaque et suffisamment socialement sismique pour que la société s'en trouve complètement changée. On se plait donc à suivre le narrateur, on écoute son histoire qu'il nous raconte avec un naturel de rigueur sans prendre le temps de revenir si sur les changements ni sur leur origine. A vrai dire, le court opuscule avec lequel je sous bassine depuis deux paragraphes et demi ressemble plus à une fresque fantasque et créative, avec des repères sociaux nouveaux, des cours de lune, des écolières identiques qui portent carrément le même prénom et restent au nombre de 999, allant jusqu'à attendre la millième.

C'est une sorte de tableau incroyablement riche et créatif, poétique et en mouvement lent et constant, et que l'on pourrait rapprocher de l'univers de Claude Ponti ou de celui du cinéaste Jaco van Dormael (avec en moins la construction parfois difficile à suivre qu'on retrouve régulièrement chez van Dormael).
Je serais bien incapable de convaincre un enfant qu'Un oeuf dans la foule est un très bon texte pourtant. Je pourrais vanter la créativité avec l'enthousiasme que je veux et que le texte communique à son lecteur, je ne suis pas certain que mon argument aille le toucher. Mais le texte, j'en suis certain. D'ailleurs, je suis sur que mon neveu va adorer.

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