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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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29 octobre 2011

L'utilité de l'exotisme

tesson

C'est bien. C'est beau. Ce n'est pas encore tout à fait russe, mais beaucoup quand même.

Avant d'aller plus loin, toutefois, il va me falloir vous donnez deux ou trois infos sur les deux personnages importants qui composent le texte et lui donne le corps et le charme.
En premier lieu, Sylvain Tesson. On a là un voyageur qui parcourt le monde et en fait des bouquins. Voilà. Mais on y reviendra, il s'agit juste là que je commence mon laïus sans lâcher personne dans un article qui pourrait paraitre sauvage.
Deuxièmement, le lac Baïkal, un grand lac sibérien en forme de banane, de six cents kilomètres sur quatre-vingt et bordés de montagnes massives. Et de trois ou quatre cabanes.

Et Tesson est allé se promettre, après avoir crapahuté dans la région il y a quelques années, de revenir et d'aller jouer à l'ermite sur les rives du Baïkal pendant quelques mois. Il est du coup allé s'occuper de trouver un toit, de s'occuper de l'équipement (qu'on peut résumer aux couvertures, aux pâtes, à la vodka et à quelques fusées de détresse en cas de besoin, et de séléctionner scrupuleusement les lectures qui ont eu pour fonction de meubler les six mois en question.

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On a du coup là un journal bien tenu, et assez bien écrit. Evidemment, on notera quelques faiblesses dans le style, d'autres saillies savoureuses ailleurs mais on s'apercoit aussi très vite que le style est assez secondaire et que le lecteur trouve plus son compte dans les divagations de Tesson sur le temps ou les descriptions des paysages et du quotidien.
Pour ce qui est des réflexions, n'allons pas nous leurrer: la solitude comme celle que s'est imposé Sylvain Tesson les amène et les bonifie surment, mais leur laisse aussi trop de place, de temps à autre. Pour le reste, c'est très dépaysant et carrément exotique. Et bien évidemment, comme n'importe quoi de russe, très surprenant. On prend un certain plaisir à assister aux relations de voisinage d'autant plus sincère que trente kilomètres sépare les cabanes en question, que rien autour ne rappelle la civilisation et que les petites cabanes n'en sont que des témoins dans une région totalement sauvage, l'homme doit s'autosuffire tant dans la pratique que dans le mental.

Et en dehors de toute considération sur le contenu et sur l'expérience à laquelle Sylvain Tesson s'est livré, on constate aussi qu'on a là un texte dont on arrive à faire le tour seulement lorsque la dernière page arrive. Contrairement à un paquet d'autres textes, on veut arriver au bout, non parce qu'on tient à voir évoluer le personnage et parce que l'intrigue nous prend, mais simplement parce que l'aspect tranquille et sauvage du contenu donne l'impression d'être en vacances. L'exotisme fait du bien.

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