Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Confrérie des Libraires Extraordinaires
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
23 août 2011

Revoilà l'apocalypse

Avant_de_disparaitreCelui-ci, j'en suis sur, ne plaira pas à tout le monde, c'est un fait. Pourtant, y'a tout plein de choses dedans, et un oeil averti pourra repérer des références à plein d'auteurs différents plus connus que Xabi Molia.

"J'en veux pour preuve" (comme disais monsieur Gilot, mon professeur de francais en première, justifiant ses propos par le texte lui même) les procédés utilisés par Molia et que l'on retrouve chez Antoine Volodine, Richard Matheson ou Cormac McCarthy.
Parce qu'en effet, on peut retrouver là dedans tout l'aspect post-apocalyptique de La route ou de Onze rêves de suie. Chez Matheson et Je suis une légende, on retrouve aussi un désastre récent, soudain et ravageur et l'organisation de la vie au milieu du boxon et d'une situation toute nouvelle et particulièrement déroutante provoquée par un évènement extérieur.

Et c'est là qu'il va falloir que je me lance dans un semblant de pitch avant de vous perdre tous. On est à Paris, tout bientôt. On sort d'une guerre civile, et le président a enfin mis un terme au conflit quand surgit de nulle part une maladie très curieuse identifiée comme une MST. On se retrouve avec des gens tout à fait normaux, pris de fièvre et de symptômes pas rigolos qui aboutissent à leur transformation. Leur aspect dégueu et l'atlération de leur sens critique les pousse à tuer, la curauté se développe chez eux et les pousse au crime sans que rien d'autre que l'excitation ne soit provoqué par leur cruauté chronique (et là, on trouve du Matheson, vous voyez ?). La grande question qu'on se pose alors coule de source: comment un clampin au cerveau siphonné, à peine capable de penser mais parfaitement de tuer peut avoir appris et peut tout court fomenter des attentats, piloter des bombardiers ou utiliser des pièces d'artillerie ?


Pour le reste, on a deux intrigues. Une première, qui sert la principale et découle d'elle, dépeint le chemin qu'on a suivi pour en arriver là, les décision du gouvernement, la description de Paris après deux guerres civiles dont une en cours, les remparts de Paris, les réactions internationales, la vie pendant ce temps là, la gestion de tout ce bordel par les quelques francais encore saints mais privé de tout.
La principale, au milieu de tout ca, concerne un toubib fonctionnaire dont la femme a disparu. Et celle ci, en revanche, je me passe de vous la décrire sous peine de vous dévoiler tout le bouquin.

Si vous vous posez la question: oui, c'est vachement bien. Pas si inventif que ca, mais particulièrement bien ficelé. C'est un peu le problème de ce genre de bouquin quand il s'agit d'en parler: tout est tellement relié et tous les éléments sont interdépendants, du coup, la pertinence d'un jugement passe forcément par dévoiler deux trois choses qui elles-même renvoient à d'autres qui renvoient encore à d'autres et il faut finalement s'arrêter, alors qu'on a envie d'en dire plus, pour que chacun puisse le lire et être surpris par ce qui se trame dans et entre les lignes.
Et c'est aussi très réaliste, tout ca, et pas que sur l'aspect médical ou aventurier du texte. Jusque dans les mutations de Paris, du pouvoir en place, du quotidien et de la suite des évènements (et même jusque dans leur enchainement). Picturalement, même, la richesse est impressionnante, les descriptions semblent être le fruit de l'effet produit par les paysages de McCarthy et la plume de Volodine (les voilà) sur Molia.

Je concois tout à fait le mal que j'ai à en parler, mais c'est bien là ce qui caractérise le bon bouquin. Un bon texte, un bon thème bien traité avec une bonne intrigue, on en fait pas forcément le tour en entier. Si au bout de trente pages on a l'impression de faire le tour du bouquin dans son ensemble, c'est nécéssairement qu'il y a un problème, mais dans le cas présent, on en fait pas le tour. On a plein de questions à poser au personnage sur tous les évènements qui ont pris place entre maintenant et l'intrigue, même s'il n'a pas forcément toutes les réponses.

C'est presque une uchronie dans le fond. Mais contrairement à celles dont on a pu parler ici, la date de divergence, l'évènement historique qui change et donne lieu au texte n'est pas encore passé comme c'est d'habitude le cas chez d'autres ("j'en veux pour preuve" Christian Kracht et Jean-Luc Benoziglio). Ici, la date de divergence, c'est approximativement cet automne. 2011.

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Hey toi! tu fais tourner ça dès ton retour de vacances, ça m'as donné faim! :)
Répondre
Publicité