Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Confrérie des Libraires Extraordinaires
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
7 août 2011

Une définition du partage

demiurgeEt qu'avons nous ce coup ci ?
On se retrouve ici avec la première publication d'un jeune auteur francais répondant au nom sonore de Florian Mazoyer. C'est aussi précisement à ce point de ma critique que je me dois de vous faire une confession importante concernant mes critiques sur les recueils de nouvelles même si je ne doute pas un instant, si vous fréquentez le blog de la Confrérie, que vous connaissez la teneur des propos que vous allez lire tout bientôt (genre sur la prochaine ligne): la critique de nouvelles est chose assez compliquée tant les recueils peuvent être irréguliers, passer du coq à l'âne et passer du sel au poivre d'une nouvelle à l'autre.
Allons, du coup, nous intéresser à une nouvelle et comme c'est moi qui décide, nous allons nous pencher sur celle qui a donné son titre au recueil.

Elle s'appelle donc Démiurge, mais je ne doute pas que vous ne le sachiez avant que je le mentionne. On se retrouve chez un homme assez singulier, voir inquiétant par les raisonnements qu'il tient et qui organisent sa vie. Il a acheté un appartement, à Paris, juste en face de celui d'un écrivain qu'il admire et se plait à l'épier et décrypter son quotidien jusqu'à verser, parfois (et on devine même, de plus en plus souvent), dans la malsanité. La problématique qui se pose assez rapidement et va régir le personnage principal consiste à savoir si la reproduction de la vie de l'auteur, dans les moindres détails, peut amener à partager le talent.

Eh ben je suis partagé. Certes, le thème choisi est intéressant et peut déboucher sur un sacré texte, on sent même que le personnage principal, le fan plus qu'inconditionnel, est pour le coup magnifiquement dressé et construit. On suit, dans sa présentation, les méandres de son esprit et les échafaudages spaces qu'il crée. Et force est de constater qu'en matière de personnage, de la création à la présentation en passant par le vécu à lui donner, Mazoyer s'annonce comme un grand.
Mais, parce qu'il faut bien un mais, la plume employée par Mazoyer peut tout aussi bien déplaire. Après le contenu, il me faut vous avertir sur la forme. A l'image du titre, la plume engendre pas mal de foin tant elle a tendance à froufrouter. On peut, du coup, se dire que bon, c'est expansif, certes, mais à l'image de certaines plumes du dix-neuvième siècle, l'expansivité et la densité peut apporter au texte. Et sans remonter au dix-neuvième, on a des auteurs comme Julien Capron, Jean-Francois Haas, Vincent Message, tous trois représentés sur ce blog qui usent de la densité pour donner du cachet à leur bouquins.
Et c'est cette densité qu'on peut reprocher à Mazoyer. C'est ce genre de densité, dont je parle, qui reflète dans le texte la culture de l'auteur et c'est justement la forme employée qui me fait rechigner. Ce qui suinte (pas transpire, juste suinte, c'est moins tape-à-l'oeil comme détail) c'est la volonté de montrer sa culture et la fièreté d'avoir écrit un bouquin.

Maintenant que vous avez en main le bon et le mauvais côté de la première nouvelle du recueil, je vous laisse juge de ce post et voir quel aspect du texte prime sur l'autre.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité