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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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14 février 2011

Bande de frères

freres_d_armesSoulignons d'abord, et en premier lieu, la création d'une nouvelle rubrique exprès pour Band of Brothers, qui ne se traduit effectivement pas par Bande de frères comme j'ai essayé de vous le faire gober, mais pas Frères d'armes qui se dit tout aussi bien Brothers in Arms, mais passons. On a pas que ca à faire aujourd'hui.

Souvenez vous de l'été 2001 durant lequel était diffusée sur nos canaux la série produite par Hanks et Spielberg et qui retraçait le parcours de la compagnie E du 506e régiment de la 101e aéroportée. On y voyait des jeunes et sémillants clampins de nos âges (ou du moins du mien, du vôtre, je ne sais pas) sauter avec entrain sur le Cotentin avant de crapahuter jusqu'aux Pays-Bas, puis vers Bastogne, l'Alsace et Berchtesgaden. Eh bien j'ai revu cette série il y a peu (et je puis vous affirmer si vous en doutiez que d'un point de vue purement cinématographique, vous vous devez de la regarder) et comme pour toute série ou film historique, je me suis posé la question de savoir où se trouvait, parmi ces scénarii, la vérité historique.

Ce qui m'a amené vers le bouquin duquel la série a été adapté et qui porte le même nom. Et après avoir lu le Band of Brothers de Stephen Ambrose, je puis vous affirmer qu'à l'exception de quelques scènes de combats, tout me parait effectivement vrai. Les quelques accrocs mentionnés dans la phrase précédente, je vous les donne quand même: lors d'une patrouille importante à Haguenau, ce n'est pas le sergent Martin qui a commandé sur le terrain mais le sergent Mercier, ce qui constitue une entorse aux faits relativement négligeable.
Reprochons à Stephen Ambrose plusieurs petits accrochages. Rien d'historiques ni d'aberrations particulières, mais quelques petits évènements qui ont du jouer sur le moral des troupes et la visions qu'ils avaient de la guerre. Quelques lignes seulement sont consacrées à la mort de Roosevelt et une parenthèse au suicide d'Hitler, de même qu'on passe rapidement sur la découverte d'un camp de travail proche de Dachau, pourtant plus exploité et étoffé dans la série en restant fidèle aux témoignages desdits soldats de la Easy Comany.
On notera aussi sous la plume de Stephen Ambrose une tendance, lorsqu'il ne décrit pas de combats, à passer quelques paragraphes en essayant de jouer du violon et de partir sur du mélo qui n'a pas vraiment sa place dans un livre d'histoire. D'autant plus que la plume en elle même ne casse pas des briques. On n'est pas dans un livre de littérature et le style est plus accessoire, certes, mais c'est quand même mieux avec, sous peine de voir le mélo pencher vers le sirupeux.

Je le concède néanmoins, lorsqu'Ambrose parle de Bastogne sans fringues d'hivers, ni ravitaillement, par moins dix, avec1128376463 l'artillerie allemande qui explose les arbres sur les têtes des soldats, je veux bien croire en la véracité de ses propos parce qu'ils sont avérés. Néanmoins, je le maintiens, il ne manque au texte que les violons ponctués d'obus qui éclatent en fond sonore.
Parce qu'en effet, force est de constater qu'en dépit d'effets de style loupés, l'histoire est belle. On y découvre en effet une poignées de jeunes adultes, entre vingt deux et vingt cinq ans, volontaires pour les paras à l'époque où le concept était encore expérimental, sur entrainés parce qu'on ne savait pas où on allait et qui, une fois sur le front, ont enchainés les faits d'armes. Nombre d'entre eux ont fini officiers assez rapidement. Tous se sont découverts une faculté de résistance qu'ils ne se soupçonnaient pas et tissé entre eux ce lien qu'on ne retrouve qu'au combat.
Et ne comptez pas, d'ailleurs, que je vous le décrive. On sent bien, dès qu'ils en parlent, qu'il s'agit de quelque chose de fort mais eux même n'arrivent pas à mettre des mots dessus.

Et en dehors de toute tergiversations sur la Easy, vous trouvez dans Frères d'armes un bouquin représentatif du front de la Seconde Guerre. Ne cherchez pas ici un bouquin complet dessus, n'espérez pas y voir Leclerc libérer Paris, ni y voir Berlin, ni un russe ni quoi que ce soit. On se cantonne au sujet d'étude et on a au final un texte qui picturalement, est assez pauvre mais qui expose assez bien, finalement, les états d'âme des soldats au front, l'âpreté des combats, les conditions parfois extrême (comme quoi, la Seconde Guerre était complète, finalement, et reflète toutes celles qui ont eu lieu avant), jusqu'à une certaine propagande américaine à certains moment et la manière dont au final, le soldat a été, pendant cette guerre, un sujet d'études par lesquelles on a montré qu'un soldat perd en efficacité à partir de trois mois au front, ou bien lorsqu'il change d'unité, ou bien etc...

Même si dans le style, le compte n'y est pas, même si en l'adaptant, Spielberg a donné au texte l'aspect visuel dont il était jusque là dépourvu, la curiosité du tout venant sur la Seconde Guerre, même si Frères d'Armes ne donne pas une vue d'ensemble, sera satisfaite.

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