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17 novembre 2010

C'est lui

bove_emmanuel

C'est pas le tout de créer un Hall of Fame, mais si on s'en sert juste comme galerie de photos force sera de constater que le tout sera vain.

Il y a chez Emmanuel Bove quelque chose qui force au respect, quelque chose qui te pousse, même s'il a calanché il y a un paquet d'années, à ne pas l'appeler juste Bove comme ce qu'on peut faire avec pratiquement tous les autres auteurs et parfois même jusqu'à en oublier leur noms (tiens, Ronsard ou Malherbe, c'est génial mais qui connait leurs prénoms ? C'est comme Bossuet et Beaumarchais, on ne les connait que par le nom).
Pourtant, après l'avoir lu, tu es obligé de ne pas occulté le prénom, comme si ce n'était pas ton pote. Il ne s'agit pas là de Bove tout-rond-tout-mou, c'est Emmanuel Bove, c'est Monsieur Bove. Mais ca, c'est un détail et reste comme une des conséquences les plus minimes de son oeuvre.

En parlant de conséquences, je dois aussi reconnaitre que non, même pas, on ne les mesure pas aujourd'hui et c'en est même à se demander si on les mesurera un jour. Pourtant, évidemment, qu'il y en a eu. Avant la Seconde Guerre Mondiale après laquelle il est mort, Emmanuel Bove était considéré comme un des auteurs majeurs du moment et avait Colette admirative. Plus tard, Gaston Gallimard et Samuel Beckett, puis encore plus tard, Wim Wenders et Peter Handke, et encore après une foule plus restreinte d'inconnus. Il n'y a guère que Jean-Pierre Daroussin qui puisse passer pour le plus illustre. Non pas que tout le monde le trouve mauvais, mais surtout que la masse de ses lecteurs a pas mal fondu et c'est là qu'en bon admirateur de l'écrivain, je me dois de tenir Le Castor Astral en respect après la réédition des ces oeuvres dans les années 1990, après une longue période de friche entre la mort d'Emmanuel Bove en 1945 et les premières éphémères redécouvertes de Flammarion au début des années 1970.
Arrivé à ce stade de la lecture de ce post, vous allez venir me trouver et me faire remarquer que c'est pas le tout d'aller dresser une nomenclature des fans d'Emmanuel Bove et une version succincte de sa biblio en plus dépourvue de titres.

9782895181149Et c'est là que je pourrais vous répondre, du coup, que si vous n'avez encore jamais lu Emmanuel Bove, il 58133980vous faut commencer par Mes amis, et je vais aussi vous rabacher les oreilles en précisant encore la difficulté que j'ai à parler précisément d'un bouquin de lui. Je peux encore vous ressortir la phrase de Beckett à propos d'Emmanuel Bove sur son détail touchant, et son admiration pour lui mais je tomberais là dans un recyclage assez petit de mes propres articles.
Comme pour Adieu Fombonne et Aftalion Alexandre, je suis assez désarmé pour parler de ses oeuvres en particulier sans passer par son personnage.
On me l'avait beaucoup vanté et parlé de lui avec les mêmes termes que ceux que je vous ressers aujourd'hui et c'est après la lecture de ces textes que je comprends pourquoi on ne m'avait pas forcément parlé de sa plume, de la construction de ses romans et nouvelles, de ses personnages et de tout ce qui contribue à tirer un texte vers le haut. A vrai dire, on ne s'attend pas particulièrement à tomber dessus comme ca. Pour bâtir, et on en est presque gêné, une critique dessus, on reste sur l'effet que nous a fait le bouquin et qui éclipse pas mal de chose. Ce n'est pas qu'on ne sait pas quoi dire, il y a plein de choses à dire sur un texte d'Emmanuel Bove, le problème consiste à trouver comment en parler. On ne sait jamais ni quels mots utiliser, ni par où commencer malgré la force avec laquelle on veut défendre son œuvre et la partager.
Et même après s'être lancé et avoir bouclé un laïus dessus, on est jamais satisfait du résultat, et à ce moment là, pour le coup, on sait pourquoi et on constate que, tout dithyrambique est ce qu'on a pondu, ce n'est pas à la hauteur de ce qu'on a éprouvé en lisant le bouquin et de l'attachement qu'on porte à l'auteur.

Mais on le dit. Emmanuel Bove, c'est le top du top.

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