On en boit
pas les rats kangourous. Estelle Nolet, Albin Michel.
J’ai acheté ce livre comme ça. Pour le
prix tout d’abord. Je n’avais rien lu de nouveaux (
parutions récentes ) depuis quelques années, retournant aux sources des grands
classiques. Redécouvrant Dostoïevski ou Joyce ou Hobbes pour la philosophie. C’est donc ne sachant nullement vers
quoi je m’aventurais,
ce que j’allais lire
etc. que j’ai commencé
ce livre. Juste le quatrième de couverture m’a plus ou moins séduit.
Je dois
vous raconter ce qu’est-ce
livre
La première
page.
En fait pas
tout à fait la première page. Juste les premières phrases. Dés la lecture des
premières phrases je savais où j’allais, ce que j’allais
lire.
J’ai très rarement lu de livre comme ça.
La dernière fois que j’ai
lu un livre comme je l’ai
pour celui-là c’était Les
Bienveillantes et c’était
en 2006 et aussi Septentrion de Calaferte.
Comment dire.
J’ai eu l’impression de redécouvrir le plaisir
de bouquiner jusqu’à
pas d’heure. De dévorer
un livre de cette manière. Les heures se sont engouffrés dans le monde réel
mais moi je n’y étais
plus à ce moment là. Je n’avais plus envie de lire, j’étais concentré sur autre chose.
Bref.
Ce livre m’a fait l’effet d’une claque dans la gueule. J’ai fini ce livre en une nuit. Il
fallait que le finisse, ça ne pouvait être autrement. Comment dire.
D’abord, le style. Il est là c’est indéniable, même le plus stupide
et acariâtre des critique ne peut nier ça. Pas même un plaisantin qui me dirait
le contraire parce que ça le fait rire. C’est une valse constante de personnages très
bien construits, cohérents. Aucun temps mort. Une ambiance digne de Kafka ou
encore de Lovecraft. Un roman étrange à l’atmosphère bizarre qui ne laisse pas indifférent.
C’est un premier roman
tonitruant. Un livre puissant. Il fait désormais partie de mes dix livres préférés.
Des
personnages au bout du rouleau, perdus, qui ne savent pas pourquoi ils
continuent mais qui continuent tout de même, aucun espoir de leur côté,
pourtant ils rêvent mais ils ont laissé tomber. Jusqu’à ce que le personnage principal s’éveille, se pose des questions,
confronté et torturé face à l’impossibilité de sortir de cet endroit, il cherche une solution. Par lui
on va découvrir qui sont les autres et il va se découvrir également.
Tous sont
embourbés dans le néant, un endroit mystérieux, mythique, comme une prison
mythologique. Au fil des pages on se rend compte que la vie ne se résume pas à
quelques détails anodins, comme un bon travail où de chouettes amis. Non, ce
roman nous dit juste que la vie c’est avant tout être humain, et qu’être humain c’est recherché quelque chose.
L’histoire est toute simple en
apparence. Une bande d’ivrogne
perdus dans un endroit étrange, perdus au fond d’eux-mêmes. Ils sont connu le monde extérieur
avant d’échouer ici,
sauf le personnage principal avide d’histoires.
Ce n’est pas ma critique la plus structurée,
bien qu’elles ne le
soient pas vraiment comparée à celles que l’on peut trouver sur les sites de critiques littéraires
habituels où s’étale
une critique intellectuelle pompeuse.
Un livre c’est fait pour soulever des émotions
ou des pensées, faire réfléchir ou divertir. C’est comme ça qu’on doit le lire, du moins c’est de cette façon que moi je les
lis.
Lisez ce
livre.
Première
raison, il est passé complètement inaperçu et le syndrome de l’élégance du hérisson commun à tous les libraires
passionnés fait que je me dois de le faire connaître.
Seconde
raison, c’est un pur
bijou.