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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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15 novembre 2009

Le soldat et le gramophone

stanisic"Tu vas voir, ca va te rappeler Emir Kusturica !"
"C'est Kusturica en livre, c'est énorme !"

Alors je m'y suis plongé. C'est vrai. Sans aller jusqu'à Kusturica, on repère les similitudes et on est dans le même univers et on s'attend à voir la frimousse de Miki Manojlovic débarouler à l'improviste. Comme chez Kusturica, on écoute quelqu'un raconter son histoire en s'attardant plus sur les personnages hauts en couleurs, à la façon dont ils se sont retrouvés confinés dans leur situation actuelle et comment ils composent avec. Pour filer la métaphore, on peut même y trouver par moment du Jean-Pierre Jeunet tant le livre est visuellement riche. A force d'hippolyties fantaisistes, de scènes bruyantes et joyeuses, de drames (ou de situations pouvant potentiellement y dériver) racontés avec bonne humeurs et embellissements de la réalité comme avait pu le faire Tim Burton dans Big Fish, -le tout dans une version balkanique- on se dit qu'on est tombé là sur une perle rare.

Pourtant, comme chez Kusturica, on se retrouve emporté dans une certaine épaisseur qui, contrairement à Kusturica chez qui ca passe, étouffe le bouquin. Le récit manque de courant d'air, il est alambiqué et devient difficile à suivre quand s'enchaine sans prévenir anecdotes passées, situations présentes et interventions extérieures (parce qu'il y a toujours du monde partout, dans les Balkans, c'est toujours vivant) et le fil rouge se retrouve parfois engoncé dans un tas de divergences certes agréables mais qui perdent parfois le lecteur.
Des paragraphes mieux dessinés, voire même une mise en page plus distincte eût été profitable au texte.

Mais que le paragraphe précédent ne vous décourage pas, Le soldat et le gramophone vaut le détour, c'est certain. Il faut aussi se méfier du premier chapitre, qui ne donne pas du tout le ton du bouquin, on passe du lyrisme du début à la vivacité de la fin sans même s'en apercevoir.

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