Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Confrérie des Libraires Extraordinaires
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
14 septembre 2009

Les veilleurs

messageSi l'on prend en compte mon caractère extraordinaire, on peut prendre mon pari au sérieux: Les veilleurs aura un prix. Je n'ai pas spécialement d'info dessus, mais je suis prêt à le parier.
D'abord parce que quoiqu'on dise, Message à le profil type pour être le fer de lance des éditions du Seuil pour cette rentrée (ou pour la rentrée du Seuil, plus exactement), il a bonne presse, il est partout, il bénéficie de la sympathie du public (ou parce qu'il est jeune, ou parce qu'il publie son premier roman, ou les deux). On peut même le rapprocher de l'aura qui émanait de Là où les tigres sont chez eux (Zulma, 2008) de Blas de Roblès lors de la dernière rentrée automnale. Premier roman, bonne tête, de quoi assurer une place dans les listes des différents prix et de provoquer des discussions quant au sacre autour des tables où l'on décide des lauréats.

Quant au contenu, force est de constater que quelque chose émane du bouquin, même fermé sur une table de nuit. Ne serait-ce qu'en se familiarisant avec l'intrigue, en lisant le synopsis, on voit bien que la rentrée littéraire de cette année repose (entre autres) dessus.
Un homme transparent, que personne ne remarque, plus transparent encore que n'importe quel badaud, sort dans la rue et abat de sang froid trois passants qui avaient le tort de passer au mauvais endroit au mauvais moment, avant de piquer un somme sur les cadavres. On apprend vite que parmi les victimes se trouve une étudiante polonaise qui se trouvait être la maitresse du maire de la ville, qui s'apprête à entamer sa campagne pour prendre sa propre succession à la mairie. Ledit maire a attendu l'enquête et hâté le procès pour faire taire l'opposition qui commencait à avancer l'argument de l'insécurité. Le meurtrier est condamné à perpétuité et très vite, est transféré dans une clinique spécialisée, dirigée par un psychiatre qui fait grincer des dents parce que ses bons résultats sont difficilement contestables. Le psychiatre va devoir collaborer avec un ancien flic, à la demande du maire qu'on devine de plus en plus comme un des hommes les plus importants du pays, pour tenter d'affirmer non la culpabilité du meurtrier, avérée par la cinquantaine de témoins, mais sa responsabilité pénale, ou en d'autres termes, s'il a agit par lui même, ou sur ordre de quelqu'un, ou s'il était manipulé. Evidemment, et parce que c'est pas drôle sinon, la tâche est ardue, il faut enquêter sur un semi-amnésique qui se connait à peine lui même et élucider un mystère que personne au cours des deux derniers mois n'ont pu venir à bout.

Qu'on ne s'inquiète pas, il n' s'agit pas d'un énième polar qui serait adapté au ciné avec Bruce Willis et Christian Bale, d'un genre surfait à force revisites et de réécritures permanentes, bien au contraire. Une fois terminé, j'ai essayé de trouver un élément de comparaison, un auteur ou un bouquin de qui rapprocher Les veilleurs. Je n'ai pas trouvé. D'un côté, on peut le rapprocher de Julien Capron par la ville imaginaire dans le pays imaginaire dans lequel l'action de déroule, à la fois proche de notre monde et totalement différent, obéissant à l'obligation de recréer totalement une mégapole, et carrément une société et un mode de fonctionnement, un quotidien, même, comme avait pu le fiare Capron dans ses bouquins (même si dans ce domaine, Capron à trouvé, parmi les jeunes auteurs, quelqu'un de plus balèze que lui); on peut s'imaginer aussi quelques touches de Cormac McCarthy, dans la restitution des ambiances par des descriptions pas vraiment grandioses ni compactes, justes simples et efficaces; du Harlan Coben dans l'esprit et l'entretien de l'intrigue, la construction alambiquée (parfois trop, même) du récit; on peut aussi trouver un auteur de polar psychologique (mais j'ai beau chercher, je n'en connais pas de vraiment bon, Ravhin va surement nous éclairer là dessus) qui fouille à ce point ses personnages, détaille à ce point son intrigue; Stieg Larsson pour le détail de ses ambiances, même si force est de constater que le succès de Millenium à l'étranger se doit aux ambiances décrites et au cadre de la Suède qu'on ne connait pas forcément partout dans le Monde...
Même si a bien y réfléchir, ca ressemble à tellement d'auteurs que ca ne ressemble plus vraiment à l'un ou à l'autre. A force de ressembler à tout, on finit par ne ressembler qu'à soi. Ben voilà. Tout ca pour dire que je n'ai trouvé personne à qui comparer Vincent Message.

Pour autant, évitons toute méprise dommageable, il s'agit bien là d'un roman de littérature générale. Et c'est là la malice de Message, qui, puisqu'il a inventé un pays, une capitale (ou en tout cas une ville sacrément importante), peut se permettre de critiquer ce qu'il trouve empreint de lacune, comme des systèmes carcéral ou psychiatrique par lesquels il doit viser des instutitions existantes mais qu'il peut se permettre de critiquer puisqu'il les a inventés, même en s'étant inspiré d'un univers existant.

Allez, prenez une aspirine. Et Les veilleurs, aussi. Je vais devoir vous lâcher la grappe et m'arrêter de moi même pour éviter de faire un article au nombre de lignes infini, ou trop imbouffables parce que trop long. Le seul conseil que je peux vous donner est d'éavoir le courage de vous lancer dans un long bouquin, et de couper sa densité par d'autres lectures.

Publicité
Publicité
Commentaires
R
stylé l'image du livre ouvert quand même...
Répondre
R
Tu m'avais promis une occaz mais je n'ai pas attendu et l'ai commandé.
Répondre
A
tout depend du temps dont tu disposes, mais oui, je pense bien. on a toujours du temps pour les bons textes.
Répondre
A
En voilà un bien tentant, plus je lis sur ce livre, plus j'en ai envie! Après, est-ce que j'aurai le temps?!!
Répondre
Publicité