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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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25 août 2009

Match aller

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On peut comparer les deux romans de Julien Capron, Amende Honorable et Match Aller, sans avoir recours à un semblant de mauvaise foi. On y retrouve à peu près le même univers, le symétrique du notre dans un ailleurs lointain, sorte de monde fantastique sans fantasmagorie inspirée par Tim Burton (ou fantasmagorique sans fantastique, ça marche aussi). Pour être tout à fait honnête, et pour prévenir tout le monde, le lecteur occasionnel de Marc Lévy, d’Olivier Adam ou Christine Angot (encore que je suis bien incapable de dire si Angot dispose encore d’un lectorat) serait perdu dans ce monde complètement imaginé par Capron, bien qu’inspiré de celui dans lequel nous vivons.

 

L’intrigue de Match Aller, pourtant, diffère de celui du précédent roman, et on passe ainsi des rouages du Parlement aux vestiaires d’une équipe de rugby.

Pour les amoureux du synopsis, Julien Capron nous emmène dans une équipe de rugby qui se classe chaque année de la même manière que l’Olympique de Marseille, soit assez honorablement mais qui entraine régulièrement des psychodrames dans des verres de pastis. Un jour, pourtant, un joueur découvre dans son sac, après un match, un morceau de cadavre calciné et jure qu’il ne s’y trouvait pas lorsqu’il est arrivé au stade avec son sac, témoignage en contradiction avec les vidéos de surveillance qui attestent que personne n’a approché le casier fermé dans lequel reposait ledit sac.

 

Comme dans Amende Honorable, Match Aller se cantonne dans le polar qui se démarque des grand classique du genre jusqu’à en différer complètement. On est dans l’intrigue policière jusqu’au cou en baignant pour autant dans un univers suffisamment imaginatif pour ôter tout point de repère au lecteur. A bien y réfléchir, pourtant, on retrouve dans le monde de Julien Capron certains aspect de la société qu’on retrouve également chez nous, mais en quelques détails, l’auteur arrive à nous lâcher dans un pays si proche du notre et si différent qu’on en devient un peu perdu, et avec un besoin de la narration et de la prose de Capron pour être guidé.

 

On regrettera, pourtant, la densité de sa plume ce qui me pousse à vous donner le conseil de fractionner la lecture de Match Aller. On peut en effet comparer le livre à un brownie : gustativement, c’est canon, mais une fois assimilé, on est vite rassasié. Donc, la meilleure chose à faire est de fractionner la lecture, de lire quelques pages, un chapitre, et de l’entrecouper par d’autres lectures. Pourtant, passer à côté de Match Aller, même s’il est en deçà d’Amende Honorable, serait dommage.

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