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La Confrérie des Libraires Extraordinaires
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16 août 2009

L'or

orJe m'en étais fait tout un plat, allant jusqu'à me persuader que L'or me séduirait à outrance. En fait, le décalage entre les espoirs que je fondais dessus et la lecture du texte est conséquente.
En fait, on retrouve dans L'or toutes les ficelles qui composent d'ordinaires les récits de voyages épiques, ceux là mêmes écrits par ceux que Mac Orlan appelaient les aventuriers passifs, ces auteurs de romans d'aventures (maritimes, généralement) qui n'ont que très peu voyagé et qui ont nourri leurs intrigues de leur grande imagination et des quelques savoirs basiques, qui ressemblent plus à des astuces d'ailleurs, acquis au cours d'un week end de vacances qu'ils couplent aux récits des vrais aventuriers (les aventuriers actifs) qui voyagent et voient le monde, mais qui n'écrivent pas.
Probablement Cendrars entre dans la catégorie des passifs, le problème réside dans le fait qu'il n'atteint pas, dans ce domaine, des auteurs comme Patrick O'Brien, par exemple. Le style est assez commun, voire plat, à certains moments, et s'accorde assez peu avec le voyage entrepris par Suter, le personnage principal, vagabond et escroc en Europe qui, une fois établi dans le Missouri, enfourche son cheval pour trouver la Californie et s'y installer.
On se contente de phrases basiques sujetverbecomplément en pensant que l'énonciation d'un fait suffit au lecteur pour se l'imaginer, échafaudant peut-être l'hypothèse consistant à mettre à contribution l'imagination du lecteur pour interpréter ce qui est sommairement mentionné, négligeant le fait que l'interprétation du lecteur est délicieuse lorsqu'elle se prête au tout autre chose qu'un fait matériel ou futile.
L'histoire délarre du coup assez tard, et l'impatience créee chez le lecteur n'est pas si bien rassasiée et satisfaite. On s'attend à une histoire grandiose et démesurée, une vie qui force à l'admiration, comme les Américains de toute époque savent le faire, mais la vie de Suter, aussi tragique et fascinente soit-elle, aussi dramatique soit-elle, n'est pas aussi instense que la lenteur du début ne le laissait présager.

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