Sekai no owari to hâdo boirudo wandârando (à ta santé!)
Et en Français, on a juste traduit ça par, la fin des temps. C'est plus court quand même. J'avoue qu'à l'heure où j'écris ces lignes je ne suis pas encore aller consulter les deux japonophiles que je connais pour demander si le titre est réellement le même, parce que j'ai un petit doute...
Murakami a l'art d'écrire sur des sujets complexes, certainement difficiles à bien traiter, par des mots et des phrases simples. Cela tient peut être à sa façon de construire le récit, à nous donner les images qu'il souhaite nous donner. Aux personnages aussi. Dans sa préface, Alain Jouffroy démarre par cette phrase: Haruki Murakami est le romancier-poéte des temps qui viennent et qui effaceront peut être les nôtres. (préface présente dans ce livre et qui donne un éclairage très utile à l'oeuvre!).
L'écriture de Murakami est entraînante, captivante. Parler comme Alain Jouffroy le fait de Murakami n'est pas facile, je n'aurais pas ici la prétention de le faire aussi bien, car sous la facilité apparente de la lecture, se cache un foisonnement d'idées! Si Murakami plaît tant ce n'est pas pour rien. Vous avez le sentiment de lire quelque chose qui a beaucoup de sens sans vous écraser, sans aucune prétention que de vous enmenner quelque part, de vous faire rêver et réfléchir.
Murakami nous parle ici de l'Homme du XX eme siècle, de son possible avenir en temps qu'être. cette vie déracinée, où chacun commence à voir le sens du mot liberté se vider de sens, où certains commence à douter de l'existence autonome de leurs propres sensations, seras t-elle suivie d'une autre, inimaginable, impensable - inventée par une autre espèce d'hommes que nous? (Dixit préface d'Alain Jouffroy)
Comme dans Kafka sur le rivage, une double narration, l'une plonge notre héros dans le monde des merveilles sans merci où il fera la rencontre d'un informaticien-savant qui va changer sa vie, le plongeant de force dans une machination cruelle qui le transformera à jamais. Monde échos du notre.
L'autre narration, nous situe dans le monde de "la fin du monde". Endroit clos, étrange, où l'on doit abandonner son ombre, ses souvenirs et son coeur à la porte de ce monde. C'est le monde "parfait" que l'on découvre avec le narrateur, chapitre après chapitre. Ces deux récit s'alternent et se rejoignent, formant un tout cohérent. Et même si personnellement j'ai toujours une préférence pour Kafka sur le rivage, La fin des temps ne déçoit pas. C'est un roman profond et envoûtant, effrayant et contemporain.
L'afghan/Ravhin. (qui est désolé de ne pas avoir beaucoup de temps pour poster des articles en ce moment. Ca ira mieux après mai).